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Le blog de Flo (et de J.M. Grimont)

25 octobre 2010

Le dernier des Indiens

(Grimont - Roussel)

 

Il y a gravé dans ma mémoire

Un rêve étrange rêve d'enfant

Je me souviens de cette ville immense

Qui s'étendait à perte de vue

Au centre, dressé vers le ciel

Une montagne d'immondices

Et au sommet, point rouge sous les nuages

La baraque trouée du dernier

Des Indiens

 

Indien excité, il observe et il flaire car il sent que le moment approche

Indien impatient il scrute le ciel, il sait lire le langage des signes

Indien affamé écoeuré, il crache sur la ville qui s'étale à ses pieds

Il la regarde crever depuis tant d'années

Et ces fourmis humaines ignorent sa pourriture

Il rit de les voir, grouillant dans ses entrailles, coincés dans sa structure

Fils de chaman, il sent que s'accomplit la malédiction des prophètes indiens

 

Il danse, danse, danse

Comme l'Indien fou de la légende

Il danse

 

Cheyenne silencieux, il s'est glissé de nuit jusqu'au coeur de la ville

Cheyenne bariolé il est venu trouver l'eau-de-feu

Indien aux aguets dans la jungle d'acier, vigilance dans un monde hostile

Ecoute, le rythme des pulsions, du métal et du verre

Comme une transe sauvage qui le fascine et l'intrigue

Comme un tempo obsédant qui martèle ses tempes

II danse comme un démon en serrant contre lui l'eau-de-feu

 

Il danse, danse, danse

Comme l'Indien fou de la légende

Il danse

 

Avenues lourdes et moites, les chiens hurlent à la mort

Au même instant le même cauchemar

Vient troubler les songes de la ville endormie

Et le diable rouge continue de danser, en marmonnant ses paroles magiques

Son cerveau n'est plus qu'un brûlot, il a la fièvre sacrée du guerrier

L'Indien danse, dans ses yeux fous brille une lueur incendiaire

La ville s'illumine tandis que d'est en ouest

Toutes les sirènes ensemble se mettent à rugir

 

Il danse, danse, danse

Comme l'Indien fou de la légende

Il danse

Il danse, danse, danse

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13 octobre 2010

Passion (1)

Gueule de bois encore une nuit sans amour

Gueule de bois encore une nuit sans toi

Café noir au goût amer et la radio chuchote ses nouvelles rumeurs

Rumeurs de guerre

Dix heures du mat, les bruits dehors me parviennent étouffés

Sur le miroir la marque rouge que tes lèvres ont dessinée

Et je vois ton visage se refléter dans les souvenirs que tu m'as laissés

Dans ces peintures étranges que tu passais des heures à contempler

J'fais des grimaces devant la glace

J'prends des poses pour m'amuser

J'rase les murs, j'tiens plus en place

Et y'a tout ce temps encore à tuer

Passion, passion

Esclave de tes images

Passion, passion

Esclave de tes mirages

Paris, printemps pourri, noyé dans la cohue sur l'avenue

Je tangue,

Sans but,

Jusqu'à la Seine en crue

Sous les masques de pierre dans les yeux sans lumière

Fascinante j'ai vu

L'image en un éclair d'une corde qui se serre

L'émotion nue

Je cours les rues, je suis perdu

Je cherche en vain les traces ont disparu

A perdre haleine, en chien battu

Je hurlerai encore ton nom

Passion, passion

Esclave de tes images

Passion, passion

Esclave de tes mirages

Jusqu'au bout de la nuit mes doigts ont écorché

Sur le piano désaccordé

Les touches usées

Si dures à caresser

Je t'imagine divine

Insolente incendiaire  sorcière

Dans tes yeux grands ouverts

Je vois l'abîme où je me perds

Et je m'abreuve de ces mots crus

Que tu susurres d'entre tes dents

Et je me livre au rythme lent

Que tu imprimes à tes élans

Et tu me guides, ô reine, tu m'entraînes,

Me tenant par la main

Et je t'offre le poignard que tu me plonges

Entre les reins

Passion, passion

Esclave de tes images

Passion, passion

Esclave de tes mirages

13 octobre 2010

Ne te cache pas

Face à face dans la pénombre sans témoin

Blessée, lueur furtive d'un regard embué

Traquée, déjà réfugiée, blottie au creux de tes bras

Accord perdu, ne reste plus qu'à se mordre les doigts

Désemparé l'illusionniste qui guette l'ombre d'un sourire

Losque les mots sonnent vides

Et que le moindre geste est inutile

Rideau tiré, obscurité, ton voeu est exaucé

Immobile, souffle coupé, je cherche à deviner

Déjà je crois distinguer comme un murmure qui m'intrigue

Ta voix s'élève presque cassée, si facile à identifier

Et tu fredonnes des chansons tristes

Des p'tites histoires qui t'font pleurer

Et tu t'abandonnes à caresser de sombres chimères

Ecoute-moi, aie confiance en moi

Ecoute-moi, oh j'aimerais que tu m'entendes

Ne te cache pas, ne te cache pas ...

En attendant que mes yeux étonnés s'accoutument à la nuit

J'accepte, un peu crispé, le drôle de jeu que t(u) as choisi

Petit oiseau noir, dont le coeur bat trop vite

J'apprendrai pour t'apprivoiser à parler sans crier

Et s'il y a des mots que tu attends je suis prêt à les dire

Mais comme le jeu a ses limites

Au-delà desquelles la raison vacille

Ecoute-moi, aie confiance en moi

Ecoute-moi, oh j'aimerais que tu m'entendes

Ne te cache pas, ne te cache pas ...

Moi qui veut paraître sûr, pourtant je m'efforce d'oublier

Tous ces jours où tu disparais, engloutie par la ville

Même tes silences alors me manquent, dans ma vie calme comme la mort

Le comprends-tu,

Petite soeur sauvage

Qui me ressemble

http://flo-traces.musicblog.fr/1426314/Ne-te-cache-pas/

11 octobre 2010

Etrangers

Les harmonies décadentes

Qui jour et nuit nous hantent

Anoblissent nos vies

Nos corps, privés de tout ressort

Lavés de tout remords

De tant de nuits d'ivresse

C'est vrai, nous sommes des étrangers

C'est vrai, nous sommes des étrangers

Si nos désirs sont sans limite

Nos rêves aux charmes singuliers

D'un éternel été

Qu'importe la maudite paresse

Qui flétrit les promesses

De nos vies immortelles

C'est vrai, nous sommes des étrangers

C'est vrai, nous sommes des étrangers

Et quand la nuit souvent nous griffe

De tant d'images de nos passés

Notre vieil oranger

Au Nord, à des années-lumières

Se perdent dans les terres

Les prières de nos mères

C'est vrai, nous sommes des étrangers

C'est vrai, nous sommes des étrangers

10 octobre 2010

Elle rit encore

En l'honneur

Des années mortes

Des riches heures

Des sensations fortes

Elle rit encore

Elle rit

En souvenir

De ses nuits blanches

Des longues danses

Des folles romances

Elle rit encore

Elle rit

Elle a soufflé

Sans hésiter

Les trente-trois bougies

De son gâteau à la vanille

Elle rit

En dépit

Des sens interdits

Des peurs tapies

Des amis enfuis

Elle rit encore

Elle rit

Elle a jeté

L'air détachée

Ses photos déchirées

Les traces de son passage

Elle rit

Noël en blanc

Dans son lit d'enfant

Son infirmière

Ses médicaments

Elle rit encore

Elle rit

Un p'tit Indien

Qui n'a peur de rien

Quand je frissonne

Elle me tient la main

Elle rit encore

Elle rit

Je crois

Que de mes silences

Elle a tout compris

Mais de mon pauvre amour, je sais

Elle rit

http://flo-traces.musicblog.fr/1373242/Elle-rit-encore/

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